DRM et ebooks : les clés du débat
Débat numérique par excellence, les DRM ne cessent d’alimenter les conversations des amateurs d’ebooks sur la Toile. Si nous avions déjà évoqué cette problématique par le passé, il nous a paru utile de refaire le point sur cette technique de lutte contre le piratage.
1. Le principe du DRM
Le Digital Right Management (la gestion des droits numériques en français) est un verrou numérique apposé par le distributeur sur les ebooks des éditeurs qui redoutent le piratage. Apposé au nom du respect du copyright, il tend à rassurer les auteurs, leurs agents, les éditeurs, les distributeurs et les revendeurs.
Que ce soit par cryptage des fichiers ou par incompatibilité sélective, les DRM limitent les usages des fichiers que pourrait en faire un lecteur qui au final n’achète non pas un livre, mais bien une licence, allant ainsi à l’encontre d’une interopérabilité de contenus.
2. L’impact des DRM sur la lecture numérique
Tout d’abord, l’apposition des DRM représente un cout supplémentaire pour l’éditeur. L’utilisation du logiciel d’Adobe représente quelques $10 000 auxquels s’additionnent $1500 de licence annuelle et un pourcentage prélevé sur les ventes.
Pour les utilisateurs, les DRM peuvent avoir des conséquences beaucoup plus néfastes que la restriction d’usage initialement prévue. Nombreuses sont les plaintes émises par des lecteurs surpris de réceptionner des fichiers corrompus et rendus illisibles par les DRM. Les libraires doivent donc fréquemment procéder à des remboursements et prendre en charge les demandes de supports liés à cette technologie.
3. La position actuelle des éditeurs
La plupart des grands éditeurs recourent à l’usage des DRM, cela étant dit, on observe un abandon progressif surtout aux États-Unis où à titre d’exemple, l’éditeur Tor/Forge a décidé de supprimer les DRM de ses titres dès le mois de juillet. Alors, quelles sont les raisons qui encouragent de tels retraits ?
a) La faible efficacité des DRM
Les DRM sont facilement « craquables ». Si l’on s’y connait un tant soit peu en informatique, il est assez aisé d’ôter un DRM. De nombreux sites, blogs et articles fournissent des conseils à ce sujet.
b) Il ne lutte pas contre le piratage
Le piratage augmente progressivement malgré l’existence du DRM. Il serait même naïf de croire que les DRM puissent à eux-seuls enrayer ce phénomène. De plus, beaucoup d’éditeurs prennent le parti de considérer le piratage comme un « mal nécessaire » voire même comme une « forme de publicité » qui génère de la notoriété autour de leurs collections.
c) Il existe des alternatives aux DRM
Si certains choisissent de n’apposer aucune protection sur leurs fichiers, d’autres choisissent en revanche la solution de watermarking (taouage) plus discret. Celui-ci ajoute une marque suffisamment imperceptible pour ne pas détériorer l’ebook et en même temps freiner une trop grande diffusion du fichier.
Vous avez un avis sur l’emploi des DRM ? Alors n’hésitez pas à participer au sondage d’Actualitté.
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— Stéphanie Michaux