La bibliothèque de Woluwé-Saint-Lambert se lance dans le prêt de livres numériques
En aout dernier, la bibliothèque de Woluwé-Saint-Lambert à Bruxelles annonçait via son journal local qu’elle proposait désormais une offre numérique à ses lecteurs. Quelques semaines plus tard, Vivane Dedecker, responsable du projet, a accepté de tirer les premières leçons de cette expérimentation.
Pourquoi s’être lancé dans le numérique ? On y pensait depuis longtemps mais ce sont surtout les demandes de lecteurs qui nous ont convaincus. Cela nous a interpellé. On trouvait que cela faisait sens de proposer à nos abonnés une forme mobile et disponible à distance. Avant de porter notre choix sur l’offre de Numilog, nous avons contacté d’autres bibliothèques belges qui avaient tenté l’expérience, comme celles des Chiroux ou de Saint-Léger, mais aussi des bibliothèques en France. Nous avons également contacté Alexandre Lemaire au Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour solliciter son avis. Numilog proposait des ebooks soit à télécharger directement sur une tablette ou une liseuse soit en streaming, ce qui nous parait moins intéressant puisque cette offre n’est pas vraiment mobile (il faut une connexion).
Nous avions aussi envie avec ce projet d’attirer une nouvelle tranche de la population de notre commune, une population branchée plus connectée.
Comment avez-vous adapté l’offre de Numilog au public de votre bibliothèque ?
À Woluwé, nous avons des lecteurs très bien informés de l’actualité littéraire : ils lisent des critiques, se renseignent sur le net et sont surtout à la recherche de nouveautés. Nous avons donc tout naturellement fait le choix de sélectionner des romans et des nouveautés dans l’offre de Numilog. Ce partenaire propose plus de 80 000 ebooks pour les particuliers et l’accès à plus de 60 000 références pour les bibliothèques. Un choix doit être opéré pour guider nos lecteurs. Avec d’autres bibliothécaires, nous regardons au fur et à mesure les nouveautés et nous les commandons via notre panier d’achat. Dans un premier temps, nous nous sommes focalisé sur la rentrée littéraire, mais le catalogue Numilog a ses limites et plusieurs nouveautés récentes n’étaient pas disponibles au format numérique. Nous avons donc élargi notre sélection à des titres pour lesquels nous connaissons une demande continue et à des livres sur le bien-être, qui intéressent particulièrement notre public. Aujourd’hui, nous offrons plus de 200 références via ce canal.
Après plus d’un mois d’exploitation, quels sont les premiers retours que vous avez eus ?
À l’heure actuelle, nous avons plus de 45 abonnés à notre offre numérique. Je pensais que nous aurions plus d’inscrits mais c’est vrai que nous n’avons pas fait beaucoup de promotion depuis le lancement. La conclusion la plus évidente que nous pouvons tirer est sans aucun doute que les deux offres sont complémentaires. Il n’est pas du tout question d’abandonner le papier au profit du numérique, mais bien de profiter de cette opportunité pour lire de manière plus mobile dans le train ou le métro ou tout simplement pendant ses vacances. La preuve, les lecteurs qui viennent s’inscrire à l’offre numérique repartent avec des livres imprimés !
Pratiquement, comment s’organise votre service ?
Nous avons souscrit un abonnement d’un an au service de Numilog. Celui-ci nous permet de choisir d’acheter ou de louer des livres pendant un an. Si nous choisissons cette dernière option, nous pouvons mettre 3 exemplaires de ce livre simultanément à la disposition de nos lecteurs. Au sein de notre bibliothèque, les lecteurs souhaitant accèder à l’offre numérique doivent non seulement être abonnés à la bibliothèque mais aussi être inscrits à ce service spécifique de prêt, moyennant un droit d’inscription – cela nous paraissait plus juste par rapport aux autres lecteurs. Ils reçoivent alors un identifiant et un mot de passe leur permettant d’accéder pendant un an à l’offre Numilog via un onglet sur notre site web. Nos lecteurs peuvent louer jusqu’à trois livres numériques simultanément et à la fin des 15 jours de prêt, le fichier se détruit automatiquement.
Nous avions peur au début de ne pas pouvoir offrir un écolage suffisant à nos lecteurs mais à notre grande surprise, ceux-ci sont suffisamment connectés pour se sentir à l’aise avec la procédure. Nous avions également acheté 5 liseuses, pour les mettre à disposition de nos lecteurs et seul un appareil a été loué jusqu’à présent. Nous nous sommes rendu compte que nos lecteurs étaient déjà équipés, ils souhaitent maintenant avoir accès à un contenu en phase avec leurs intérêts.
Nous sommes donc ravis de cette opération. On avait envie de le faire et les lecteurs sont contents, même lorsqu’on leur explique les limites du système. Pour l’instant, nous nous sommes engagés envers Numilog pour un an. Après, nous verrons, d’autres pistes sont envisageables notamment celles mises en place par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
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— Stéphanie Michaux