Open Access : kesako ?
Né à la fin des années 1990, le mouvement pour l’open access milite pour un accès libre et gratuit à l’information scientifique. Quelques fondamentaux pour comprendre le mouvement de l’open access et ses enjeux.
Petite définition
« Par « accès libre » à [la] littérature [scientifique], nous entendons sa mise à disposition gratuite sur l’Internet public, permettant à tout un chacun de lire, télécharger, copier, transmettre, imprimer, chercher ou faire un lien vers le texte intégral de ces articles, les disséquer pour les indexer, s’en servir de données pour un logiciel, ou s’en servir à toute autre fin légale, sans barrière financière, légale ou technique autre que celles indissociables de l’accès et l’utilisation d’Internet. La seule contrainte sur la reproduction et la distribution, et le seul rôle du copyright dans ce domaine devrait être de garantir aux auteurs un contrôle sur l’intégrité de leurs travaux et le droit à être correctement reconnus et cités. »
issue de la « Budapest Open Access Initiative » (BOAI, 2002)
Le principe
L’open access s’est construit autour de deux axes complémentaires :
- La publication d’une revue en open access (Voie d’or)
Ce premier axe de publication peut concerner des revues publiées antérieurement dans un mode d’édition classique ou des nouvelles revues créées directement dans un modèle de diffusion ouvert. La Voie d’or se différencie d’une publication dans des revues traditionnelles surtout par son caractère gratuit pour le lecteur. L’approbation des contenus est toujours faites par des comités éditoriaux, ainsi qu’est maintenu le « peer reviewing » et la possibilité de recevoir un facteur d’impact ISI. Le coût des publications et de la mise en place de ces contenus sont supportés généralement par les institutions elles-mêmes ou par les auteurs.
- La création de répertoires open access (Voie verte)
Cette deuxième possibilité permet aux auteurs de déposer leurs articles scientifiques sur un serveur librement accessible nommés « répertoires », « dépôts » ou « archives ». À l’heure actuelle, plus de 1500 archives ouvertes ont été répertoriées sur les sites ROAR et OpenDOAR.
Le contexte
Soutenu par de très nombreuses institutions telles que des universités, des bibliothèques ou des fondations scientifiques, le mouvement de l’open access résulte de plusieurs phénomènes :
- La crise de la publication scientifiques
Si les chercheurs doivent gagner en visibilité et sont incités à publier pour ne pas disparaitre du radar, la publication scientifique n’est pas une solution aisée. En effet, les coûts de la documentation scientifique ont fortement augmenté à cause des politiques de certains éditeurs privés au profit de qui les chercheurs abandonnent souvent leurs droits d’auteurs.
Parallèlement, une véritable prise de conscience s’est opérée depuis les années 1990 concernant les projets financés par les instances publiques pour que les produits de ces investissements soient accessibles au plus grand nombre sans ajout de barrières financières supplémentaires.
- Les nouvelles technologies
Dans le même temps, alors que cette réflexion prenait forme, les possibilités technologiques se sont multipliées, apportant de nouveaux canaux de distribution supplémentaires, la possibilité de diffusion d’autres contenus que des écrits (vidéos, sons, présentations avec diapositives, etc.) mais également des mouvements idéologiques prônant un accès gratuit au savoir.
Les raccourcis à ne pas faire
Notez toutefois que l’open access ne se veut pas une attaque aux modes traditionnels d’édition mais comme un complément aux réseaux de diffusion dits classiques. Cette opportunité de diffusion supplémentaire ne doit pas être considérée comme un mode de diffusion moins valorisé accessible aux chercheurs en mal d’éditeurs ou anti-conformistes. Enfin, l’open access, même s’il prône une diffusion gratuite des publications scientifiques, ne doit pas être assimilé à du plagiat. Le libre accès à des contenus scientifique ne prive pas pour autant les chercheurs de leurs droits intellectuels.
Source : Orbi tour d’horizon de l’open access
— Stéphanie Michaux