Réalité augmentée: QR code et reconnaissance d’image
Les QR codes existent depuis un certain temps maintenant. On s’en est d’abord émerveillé, on en a usé et abusé puis, petit à petit, les spécialistes se sont montrés de plus en plus sceptiques quant à leur utilité réelle.
De nombreuses raisons entrainaient doucement la désillusion. Par exemple, certains d’entre eux renvoyaient à un site non optimisé pour les mobiles, ou encore, le processus de scan se révélaient parfois trop lourd. De plus, à force de les voir partout et tout le temps, l’utilisateur s’est finalement un peu lassé de dégainer son mobile pour scanner à tour de bras. La dernière raison de cette désaffection est surement la plus simple : bon nombre d’utilisateurs de mobiles n’avaient toujours pas bien compris comment cela fonctionnaient. Ainsi, petit à petit, les QR codes ont fait pas mal de sceptiques.
Néanmoins, le QR code est toujours là et il semble avoir réussi à spécifier ses utilisations.
Depuis peu, c’est dans le monde de la bande dessinée qu’il se démarque. Que ce soit pour proposer au lecteur des bonus, des vidéos ou même la suite des aventures de vos héros préférés… les formules semblent fonctionner.
Une des dernières en date, c’est la possibilité qu’offre l’éditeur Delcourt d’acheter vos BD sous forme de carte à gratter. Une fois la case grattée, vous découvrez un QR code que vous scannez et qui vous permet de « consommer » la BD directement. Cette manœuvre vise deux objectifs clairement définis par l’éditeur : stimuler d’une part l’achat compulsif des consommateurs et d’autre part démocratiser un peu plus la lecture de BD numériques sur smartphones et tablettes. Il semblerait également que ces cartes soient tirées en nombre limité, ce qui réjouira très certainement les collectionneurs.
Les éditions Dupuis ont également adopté le QR code dans leurs productions. Après avoir lancé un seul et unique numéro de Spirou.Z en 2013, (le Spirou magazine exclusivement numérique), les éditions Dupuis se sont tournées vers l’insertion de QR codes dans leurs BD. Le but est à la fois de rendre complémentaires différents univers mais aussi de valoriser le patrimoine des Éditions Dupuis en proposant par exemple au lecteur de scanner un QR code pour faire un bond dans le temps et accéder au magazine Spirou de 1991.
La BD documentaire interactive Anne Frank au Pays des mangas (cliquez sur le lien pour lire notre article de 2013) d’Alain Lewkowicz, Vincent Bourgeau, Samuel Pott et Marc Sainsauve était également une belle preuve de la complémentarité du papier et du numérique. En effet, après le succès de l’application et du web documentaire sur ARTE, il avait fallu, une fois n’est pas coutume, passer de la version originale numérique au format papier. Il était donc indispensable de trouver des subterfuges afin d’intégrer les vidéos et interviews dans la version papier. C’est donc tout naturellement que les auteurs ont invité leurs lecteurs à scanner différents QR codes qui renvoyaient aux enrichissements.
L’alternative au QR code, la reconnaissance d’image
Les éditions Marvel, fidèles aux histoires qu’elles publient toujours à la pointe de la technologie et de la magie, ont décidé l’aller plus loin dans le concept de BD enrichie. Elles se penchent depuis peu sur la reconnaissance d’image, une technique assez proche du QR code mais qui néanmoins n’altère pas le graphisme de l’oeuvre puisque le code réside dans l’image elle-même. Elle permet également d’aller au-delà du simple contenu additionnel puisqu’on peut pousser la réalité augmentée jusqu’à ce type de vidéo (tournée lors du dernier SXSW où Marvel explique comment elle envisage d’utiliser la réalité augmentée dans ses comics).
Le concept Marvel Revolution permet au lecteur, grâce à une application téléchargée sur l’Applestore mais également maintenant sur Android, d’accéder à des vidéos, des animations… L’expérience se rapproche finalement d’un visionnage de bonus de DVD…
(On a testé sur Android et on n’est pas réellement sûr de l’efficacité du procédé actuellement, mais n’hésitez pas à tester de votre côté avec l’image ci-dessous.)
— Vincianne D'Anna