Comment protéger un fichier numérique ?

Une façon efficace de suivre les e-books à la trace sur la toile… Du moins, c’est l’avis du géant Harper Collins qui a déjà acquis ce système.

Digimarc, une société américaine fournissant des solutions d’identification et de gestion de contenus numériques, a lancé ce mois de septembre son « Digimarc(R) Guardian Watermarking for Publishing ».  Ce tatouage numérique inodore-incolore-insipide, bref imperceptible par l’usager, se glisse dans un ebook. Il est compatible avec les différents formats d’ebooks – ePub, pdf, mobi. À l’aide de ce tatouage et en ratissant la toile en permanence, Digimarc peut localiser les ebooks et donc retracer leur itinéraire et leurs canaux de diffusion, légaux ou non. Le tatouage permet d’associer un contenu piraté à une transaction spécifique.

La maison d’édition américaine Harper Collins – parmi les cinq ou six plus grandes au monde – a déjà investi dans cette technologie. L’avantage pour un éditeur de cet envergure ? Ce tatouage permet d’identifier une éventuelle fuite dans un circuit de distribution et donc de la boucher, d’y remédier. Aussi, le simple fait de savoir qu’un livre se trouve illégalement sur un réseau de diffusion quelconque est susceptible de décourager celui qui s’apprêtait à partager illégalement un ouvrage. Enfin, plus généralement, l’usage de ces tatouages devrait aider à faire sortir de l’ombre les pratiques d’un certain nombre de réseaux de diffusion illégaux. Une maison d’édition pourrait ainsi protéger plus durablement le travail de ses auteurs contre une tentative de piratage. Cela dit, les pirates sont des créatures friandes de nouveaux défis et tenteront  certainement de déjouer ce système de protection. Les mois qui viendront permettront de mesurer l’efficacité du tatouage de Digimarc de ce point de vue.

Du point de vue des lecteurs, ce système de protection a deux grands intérêts : d’abord, il n’interfère absolument pas avec l’expérience de lecture. Il n’est en fait pas même perceptible par le lecteur. Ensuite, le tatouage permet de suivre un livre sans pour autant contenir la moindre information personnelle au sujet du lecteur. Par contraste, des adresses emails ou des numéros de cartes de crédit peuvent être utilisés dans ce même but de traçage. On comprendrait que cette dernière perspective enthousiasme moins les lecteurs…

La nouvelle semble enthousiasmer outre-Atlantique : la protection des fichiers reste en effet une question de premier plan pour les acteurs de la chaîne du livre.

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Crédit photo: dougphoto.smugsmug.com

— Sibylle Greindl

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