Un livre acheté est-il toujours lu dans son intégralité ?
Les lecteurs qui achètent des ebooks ne les lisent pas forcément jusqu’au bout. C’est ce qui ressort du rapport annuel de Kobo couvrant la période de janvier à novembre 2014 et qui concerne environ 21 millions d’utilisateurs. Les chiffres communiqués par l’entreprise canadienne nous en apprennent beaucoup sur les tendances et habitudes de consommation des lecteurs numériques.
Le point de départ : Le Chardonneret de Donna Tartt figurant dans la liste des livres les plus lus selon Amazon. Le rapport de Kobo révèle quant à lui que ce titre n’a été lu jusqu’au bout que par seulement 44,4% des britanniques. Le reste des lecteurs auraient abandonné l’histoire en cours de route, face au nombre de pages conséquent de l’ouvrage : 800 pages. Ce chiffre révèle donc qu’un livre acheté n’est pas forcément lu jusqu’à la fin et que certains ebooks sont parfois terminés des mois après l’achat. D’un pays à l’autre, les habitudes de lecture divergent cependant. Ainsi, les Français auraient tendance à être plus nombreux à terminer les livres qu’ils achètent (plus de la moitié pour 90 des 100 bestsellers achetés).
Les livres qui sont le plus généralement lus jusqu’au bout sont issus de la romance, la fantasy ou le polar. Rien d’étonnant puisqu’il s’agit de genres littéraires plébiscités par le public. Le pourcentage de lecteurs britanniques qui n’abandonnent pas en route ce type d’œuvres s’élève à 60%. 74% des Italiens lisent dans leur intégralité les romans d’amour, contre 67% des Néerlandais. Quant aux livres de mystère, 70% des Français s’accrochent jusqu’au bout pour 64% chez les Australiens et seulement 44% chez les Américains.
Dans un autre contexte, Kobo observe également une tendance à l’achat d’ebooks avant la sortie de certains films au cinéma. Ce fut notamment le cas pour Gone Girl et Twelve Years a Slave.
Grâce aux outils présents dans les appareils de lecture, il est désormais possible de mesurer la quantité de pages lues, la vitesse de lecture et les centres d’intérêts du public. Cela permet d’observer des comportements intéressants chez les lecteurs, influencés par l’actualité cinématographique par exemple. Les chiffres révélés par Kobo confirment une tendance déjà observée par le passé, à savoir que la forme courte et les genres comme la romance, la fantasy et le thriller restent privilégiés par les lecteurs en numérique.
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— Gaëlle Noëson