Addr, l’application de lecture qui fait parler d’elle
Addr, une autre de ces applications qui cherche à doter l’ebook du meilleur du livre papier.
Les nouveaux venus à la lecture numérique se plaignent parfois de ne pas pouvoir, du tranchant du pouce, estimer ce qu’il leur reste à lire. Et, alors que tout le monde parle de « lecture sociale » et de « partage des idées », il reste difficile de lire d’un même coup d’œil texte numérique et annotations d’autres lecteurs… comme on le faisait dans un bon vieux syllabus passé de potache en potache.
Simon Guigue et son frère ressentaient également ces deux besoins et « si nous en avons besoin, c’est que d’autres en ont forcément besoin aussi ». En se rappelant ce morceau de bon sens, ils ont lancé Addr. Cette application est donc pensée jusque dans le moindre détail pour aider le lecteur à se situer dans un ouvrage et à annoter un texte, avant d’éventuellement partager ses annotations. « Pour partager son corpus d’annotations, un utilisateur l’envoie par email à un autre utilisateur. Une fois reçu par email, il faut s’assurer de posséder le livre en question (la même édition) et ensuite ouvrir le fichier de notes (dont l’extension est .addr) », explique Simon Guigue. Si les deux éditions sont différentes, les annotations ne seront pas aux mêmes endroits dans le livre: « l’idée que nous défendons d’annotations contextuelles serait alors perdue » insiste le co-fondateur. Les deux frères voudraient également permettre un partage via Facebook, où deux utilisateurs auraient à jumeler une fois seulement leurs deux comptes, avant d’avoir accès en permanence à leurs annotations respectives.
Le programmeur qui se cache derrière Addr a également une formation de designer et de typographe. Du coup, la cohérence graphique – police, contraste de couleur – est soignée et la plus intuitive possible. Ce petit bijou de design s’utilise avec un fichier ePub et seulement sur iPad. Si vous voulez en avoir un aperçu, faites un détour par Youtube.
Les deux frères avancent pour le moment sur fonds propres mais cherchent à faire entrer des investisseurs afin d’accélérer leur développement. Quant à tirer de l’argent d’Addr… Ce qui lui donne de la valeur, ce n’est pas tant l’outil, ses fonctionnalités, que l’usage que les participants en font, les données et les annotations qui y circulent. Au plus les gens l’utilisent, au plus les données y circulent. Pas question donc de freiner l’adhésion à Addr en rendant l’application payante. L’idée serait plutôt de « monétiser les transactions autour des corpus d’annotations. » Certains lecteurs pourraient vendre leur corpus d’annotations aux autres utilisateurs par exemple… Mais, « restons prudents » tempère Simon Guigue, « ce ne sont que des hypothèses »…
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— Sibylle Greindl