Iggybook : Accompagner les auteurs auto-édités dans la promotion de leurs oeuvres
Ce n’est un secret pour personne, le monde de l’édition, tant papier que numérique, connaît de constantes évolutions et transformations. On a ainsi vu ces dernières années une augmentation conséquente du nombre d’auteurs auto-édités, notamment grâce au programme d’Amazon dans le domaine. Face à l’émergence de cette nouvelle tendance, de nouvelles plateformes voient le jour afin d’accompagner les auteurs dans leur démarche. C’est le cas d’Iggybook.
L’auto-édition, solution à tous les problèmes ?
Vous avez travaillé des mois durant sur votre manuscrit, vous rêvez de le faire publier mais toutes les maisons d’édition le refusent ? Vous avez réussi à trouver une maison d’édition mais vous êtes publié à compte d’auteur et ne savez pas comment promouvoir votre livre ? Face à ce genre de situations, impuissance, colère et déception envahissent souvent les auteurs. C’est ainsi que beaucoup ont commencé à se tourner vers l’auto-édition, qui permet de publier son livre soi-même, sans passer par un intermédiaire tel qu’une maison d’édition. En effet, quoi de mieux que de pouvoir publier son livre sans aucune contrainte ou presque ?
Aujourd’hui, plusieurs success stories démontrent la pertinence de cette démarche, notamment celle de l’auteure française Aurélie Valognes. À 31 ans, après avoir quitté son travail pour suivre son mari à l’étranger, Aurélie décide de se mettre à l’écriture de son premier roman. Effrayée par un refus potentiel des maisons d’édition et attirée par la liberté de l’autopublication, elle se tourne vers Kindle Direct Publishing. Aujourd’hui, son livre, Mémé dans les orties, caracole en tête des ventes sur Amazon dans sa catégorie. Devant ce succès, plusieurs maisons d’édition l’ont contactée et lui ont offert de publier son deuxième roman. Ce fut également le cas pour Agnès Martin-Lugand, dont le livre numérique Les gens qui sont heureux lisent et boivent du café, auto-édité en 2012, a connu un succès tel qu’il a été repéré et ensuite édité par Michel Lafon, pour être aujourd’hui traduit dans vingt langues.
« C’est un rêve devenu réalité », explique Aurélie Valognes dans une interview. Elle vante également la liberté de ce type d’autopublication : « On est libre de choisir sa couverture, son titre ainsi que son texte, mais aussi son prix ». On peut également citer le cas de Rachel Abbott dont les livres se vendent aujourd’hui à plus d’un million d’exemplaires et font partie des best-sellers du moment.
Qui dit auto-édition dit auto-promotion
Si la liberté qu’offre ce type d’édition peut être grisante pour certains, elle peut également s’avérer effrayante pour d’autres. En effet, comment assumer seul toute la charge de travail qu’implique l’édition d’un voire plusieurs titres ? Une fois la phase de production terminée, il reste un autre aspect tout aussi primordial : la diffusion du titre et sa visibilité.
C’est là qu’intervient Iggybook. Derrière ce projet, StoryLab, maison d’édition 100% numérique. L’objectif de la plateforme française est de pouvoir aider les auteurs à créer leur site internet et à promouvoir leurs oeuvres, le tout rapidement et simplement. Le service se décline en deux offres : d’une part, l’offre standard permet de créer son site, le mettre à jour aussi souvent que désiré, partager le contenu sur les réseaux sociaux, afficher les revues de presse, optimiser son référencement, etc. D’autre part, l’offre premium offre la possibilité de vendre ses livres en direct et de garder ainsi 100 % du revenu, de générer des ebooks ainsi que des codes promo et de recevoir les relevés de ventes détaillés. Pour l’instant la plateforme est encore en phase bêta. Il suffit de se rendre sur le site, rentrer son adresse email et l’on reçoit ainsi l’accès à la plateforme.
Si la plateforme Iggybook s’adresse aux auteurs indépendants, elle vise également les auteurs passant déjà par une maison d’édition traditionnelle. En effet, ces derniers, parfois déçus par leur maison d’édition, recherchent aussi un moyen de promouvoir leur livre autre que leur maison d’édition. C’est notamment le cas de Jean-Baptiste Gendarme, dont le premier livre a été édité par Gallimard et le deuxième par Flammarion. « Je ne veux pas stigmatiser les éditions Gallimard, mais les éditeurs vont promouvoir les auteurs qui marchent déjà », a-t-il expliqué lors d’une table ronde organisée par le Labo de l’édition.
Iggybook entend donc offrir aux auteurs auto-édités, ou édités traditionnellement, un moyen de promouvoir leur livre et d’optimiser ainsi leur visibilité et d’augmenter leurs ventes. L’auto-édition devient un modèle à part entière qui en a conquis plus d’un et a ouvert une nouvelle voie dans le monde de l’édition, ainsi que de nouveaux besoins que les plateformes telles qu’Iggybook entendent combler.
Pour info, Iggybook sera officiellement lancé au Salon du Livre de Paris qui se tiendra la semaine prochaine du 20 au 23 mars sur le stand F16.
Mélissa Haquenne
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— Mélissa Haquenne