Google dévoile Literata, sa nouvelle police exclusive
Ce n’est plus un secret pour personne, la lecture numérique est bel et bien entrée dans les mœurs et semble être là pour durer. Face à l’émergence d’un tel phénomène, les offres dans le domaine ont explosé, tout comme le nombre de marques spécialisées. S’il peut se révéler difficile pour le néophyte d’orienter son choix vers la marque qui lui correspond le mieux, il s’agit également d’un réel défi pour les revendeurs : comment parvenir à s’imposer face à ses concurrents ? Dans cette optique, Google vient de dévoiler sa nouvelle police exclusive, Literata, en collaboration avec Type Together.
Literata, nouvelle marque de fabrique pour Google Play Books
Le projet Literata a débuté il y a plus d’un an, en avril 2014. La tâche assignée à Type Together représentait un réel défi : trouver une police qui révolutionne l’expérience de lecture tout en fournissant à Google une identité propre pour son pan numérique. Les deux entreprises ont donc procédé à nombre de tests et recherches avant de trouver une police qui réponde parfaitement à leurs critères, sans toutefois aller à l’encontre des restrictions techniques imposées par les supports numériques.
Selon Type Together, si les polices utilisées actuellement par les différents supports de lecture numérique sont parfaites d’un point de vue technique, leur rendu est trop uniforme et « mécanique ». L’idée était donc ici également de trouver une police qui rappelle les textes imprimés et paraisse plus naturelle, avec une texture à la fois plus variée et plus riche, conditions auxquelles répondent les caractères de Literata. La nouvelle police, qui comprend pas moins de 1100 caractères, a également été déclinée en grec et cyrillique afin de répondre aux réalités du marché de Google.
Un pas de plus vers une lecture naturelle en numérique ?
Au-delà de l’envie de se créer une identité propre afin de contrer ses concurrents (citons par exemple Amazon et son système propriétaire pour la liseuse Kindle), le projet Literata représente également un pas de plus pour la lecture numérique. En effet, son rendu plus naturel permettrait une lecture prolongée optimale, contrairement aux polices traditionnellement utilisées.
De nombreux arguments ont été avancés contre la lecture numérique depuis son apparition. Parmi ceux-ci, on retrouve une étude publiée par Science Nordic en 2013 selon laquelle la mémorisation d’une histoire serait plus facile en lisant en papier qu’en lisant en numérique. Plusieurs raisons expliqueraient cette différence, notamment le fait que liseuses et tablettes ne permettent pas de savoir avec exactitude où l’on se trouve dans le livre et empêchent donc le lecteur de se créer une « carte mentale » précise de l’histoire qu’il est en train de lire. À cet égard, les concepteurs de supports numériques ont progressé puisqu’il est maintenant possible de voir l’emplacement où l’on se situe dans le livre, le temps de lecture restant, etc. Il convient toutefois de remettre ces résultats en perspective : la génération à laquelle appartiennent les lecteurs doit être prise en compte, tout comme le support utilisé pour lire le texte en numérique (dans ce cas-ci, des PDFs).
Selon une autre étude menée par Anne-Marie Chang, de l’hôpital Brigham and Women de Boston, la lecture numérique nuirait à la qualité du sommeil. Largement relayée par les médias, l’étude portait en fait sur la luminosité émise par les tablettes, et non par tous les supports de lecture numérique.
À l’heure actuelle, beaucoup d’informations circulent donc sur le bien-fondé ou non de la lecture numérique. Une chose est sûre, s’il est impossible à l’heure actuelle d’évaluer avec exactitude l’impact de ce type de lecture sur le bien-être, les concepteurs prennent de plus en plus en compte le lecteur en considération dans leurs démarches créatives et Literata en est un exemple.
Pour découvrir Literata, rendez-vous ici
— Mélissa Haquenne