Une app’ pour rajeunir les codes de droit !
Larcier et ses codes de droit se trouvent « à la croisée entre les geeks et les enlumineurs ».
Un éditeur n’est pas là pour dire qui du papier ou de l’écran l’emportera(it). Il est là pour fournir de l’information structurée à ses clients, sous un format qui convienne à leurs besoins. C’est là la position de Larcier, du haut de ses 177 ans d’histoire et de ses piles et ses piles de codes constamment mis à jour.
Dès la fin des années 1990, Larcier investit dans le numérique. Son équipe informatique compte aujourd’hui 23 des 140 employés de Larcier. Elle a d’ailleurs fourni à Larcier son CEO actuel, Marc-Olivier Lifrange. C’est ainsi que Larcier s’emploie à mettre la technologie au service du droit. Dès 2003-2004, l’éditeur juridique met au point Strada lex, une base de données juridique où différents éditeurs peuvent proposer leurs contenus. Pas question, cependant, de passer au tout-numérique pour les codes: « le goût pour le papier est toujours bien présent parmi notre clientèle. Il faut dire que le format papier se prête bien à la fouille et à l’analyse juridique. Mais nos clients n’imaginent pas toujours que maintenant, c’est l’informatique qui aide à produire ce qu’ils lisent au format papier ! » racontent Elisabeth Courtens, directrice du marketing et de la communication, et Marc-Olivier Lifrange, CEO de Larcier.
Leur dernière création, rien de moins qu’« une petite révolution, un dinosaure à qui on a enfilé des patins à roulettes » s’aligne sur cette synergie entre le papier et le numérique. Larcier a en effet développé une application qui permet de vérifier que le texte d’un code au format papier est bien à jour et, si nécessaire, qui fournit la nouvelle version du texte de loi. La chose a déjà séduit les notaires, puisque Larcier a commencé par le code du notariat, avant d’embrayer sur celui du droit des sociétés, en écho chaque fois avec des événements-phares organisés par ces professions.
L’application s’utilise avec facilité : à partir d’un smartphone, l’usager, souvent un professionnel ou futur professionnel du droit, survole le texte au format papier. Si seuls des points verts apparaissent, tout va bien, il n’y a pas eu de modifications. Si des points rouges surgissent, c’est que le texte a évolué, et l’application fournit la dernière version. Bientôt, Larcier voudrait intégrer d’autres couleurs, d’autres points, afin d’apporter plus de précisions encore: une loi peut, par exemple, être en cours de modification. Si cela a l’air simple comme bonjour, sa création a nécessité l’implication de 5 personnes de l’équipe IT de Larcier ainsi qu’une collaboration avec un bureau français, le tout entre fin août et fin septembre 2015 : « c’était un mois plein d’adrénaline mais tout le monde était emballé donc ça a marché ! ».
Et maintenant ? Maintenant, Larcier met son produit à l’épreuve de la réalité auprès de ses clients. Ensuite, « tout est possible, the sky is the limit : un tel produit peut trouver une variété d’applications ». Larcier a l’avantage d’être le premier avec une telle innovation en Belgique. Celle-ci lui permet de consolider, plutôt que de prendre encore, de nouvelles parts de marché. « Maintenant, le numérique fait partie de notre ADN. Nous sommes des mutants mais c’est nécessaire: pour avoir raté des tournants technologiques, des éditeurs se sont perdus. Cela dit, nous sommes au-delà du clivage papier-écran, nous sommes là pour tirer le meilleur parti des deux pour nos clients. »
— Sibylle Greindl