Contenus courts vs. contenus longs : lesquels choisir pour une lecture agréable en numérique ?
Quels sont les contenus privilégiés en numérique pour une lecture agréable ? Beaucoup vous répondront que les textes courts connaissent un grand succès, format qui correspond à une lecture nomade, dans les transports en commun notamment. Cependant, les contenus longs ne sont pas délaissés. Tout dépend bien entendu du public visé. Contenus courts vs. contenus longs, lesquels choisissez-vous pour une lecture en numérique ? Aperçu des tendances actuelles, pour une nouvelle manière de concevoir les contenus littéraire et journalistique.
Les contenus courts plébiscités en numérique
Les contenus tendent de plus en plus à s’adapter aux supports et aux habitudes de lecture. Ainsi, les plus jeunes lecteurs, qui possèdent quasiment tous un smartphone, vont privilégier la lecture de textes courts. De même, les usagers qui prennent tous les jours les transports en commun auront tendance à vouloir faire correspondre le temps de lecture au temps de trajet, repensons par exemple à la lecture minutée proposée par les Editions ePoints.
On ne compte plus aujourd’hui les initiatives qui proposent également une lecture morcelée, par la création en amont de contenus en série, mini-scénarios qui s’inscrivent dans la tradition du roman-feuilleton du XIXe siècle. Nous vous parlions récemment de Serial Box (dans cet article), qui propose à ses lecteurs de découvrir une histoire sous la forme d’épisodes littéraires. Short Edition, éditeur communautaire de littérature courte, s’inscrit également dans cette tendance, en proposant aux lecteurs des nouvelles, BD courtes, poèmes ou des textes « très très courts ». À l’occasion des fêtes de fin d’année, Thom Burnet, auteur autoédité par la plateforme permet de découvrir son texte Le merveilleux esprit de Noël, décliné en 25 parties, chacune correspond à un jour. Les épisodes de ce « calendrier de l’avent » littéraire s’adaptent à l’actualité (élections régionales, COP 21, attaques terroristes, etc.) Une lecture au jour le jour, au plus près du quotidien des lecteurs.
Une nouvelle manière de concevoir le livre
Le succès des contenus courts en numérique peut donc influencer en amont la création littéraire, comme si l’auteur mettait au point le scénario d’une série télévisée. Mais la sérialisation des contenus peut également s’effectuer une fois l’œuvre écrite. The Pigeonhole est une nouvelle application qui propose de télécharger des parties de livres. Se côtoient des ebooks gratuits, œuvres tombées dans le domaine public, mais aussi des livres plus récents qui sont donc payants. Le principe est de fractionner en petites publications de longs textes comme Moby Dick par exemple, proposé en 31 parties. Pour les contenus payants, une micro-tarification est fixée par partie. L’expérience de lecture et l’édition elle-même sont donc modernisées et le morcellement des textes permet de faire découvrir des œuvres à un public qui ne les auraient peut-être pas lues en temps normal. Les internautes peuvent interagir suite à leur lecture et accéder à des contenus interactifs (interview, vidéos des auteurs, etc.) Dans un second temps, The Pigeonhole a pour objectif de proposer aux maisons d’édition de publier leurs livres sur la plateforme et d’ainsi tester l’accueil du public.
Du côté des ouvrages scientifiques, on retrouve Artelittera, dont nous vous parlions il y a quelques mois dans Lettres Numériques. Pour rappel, les lecteurs ont ici la possibilité d’acheter le chapitre d’un ouvrage qui les intéresse, sans pour autant devoir payer pour l’intégralité du contenu. Le morcellement d’un livre représente ici une solution pratique et économique pour les étudiants qui ne souhaitent pas toujours s’encombrer de contenus qui ne sont pas utiles à leur démarche.
Les contenus longs multimédias en vogue
Malgré le succès des contenus courts pour une lecture plaisir et agréable en numérique, les contenus longs ne sont pas en reste ! N’est-il pas confortable de pouvoir emporter partout avec soi des livres de plusieurs centaines de pages, sans pour autant en subir le poids ? Les étudiants en droit ne démentiront pas. Les ouvrages juridiques connaissent un grand succès en numérique. Les mises à jour peuvent être effectuées par le biais d’applications dédiées (cf. notre précédent article sur le sujet) et la recherche y est facilitée.
Les outils nomades comme les tablettes et les smartphones favorisent également la lecture de contenus longs multimédias. Le « scrollitelling » réfère à la manière de construire un récit en ligne qui se structure sur une seule page Web se déployant à la verticale. L’action de « scroller » est devenue monnaie courante, c’est-à-dire faire défiler verticalement le contenu d’une page Web par exemple, mouvement effectué notamment par les utilisateurs de Facebook pour consulter leur fil d’actualité. De nombreux récits fictionnels et reportages Web s’inscrivent désormais dans cette expérience de lecture qui mélange texte, images et vidéos. Rappelons à ce propos l’article consacré à Ulyces, des reportages grands formats qui permettent la découverte, pour une expérience immersive. Retrouvez d’autres œuvres multimédias via le portail Nouvelles Ecritures.
La lecture plaisir en numérique est donc fortement conditionnée par les formats choisis (courts ou longs). Ces différents types de lecture s’adressent à des publics variés et amènent une réflexion sur les contenus existants (édition traditionnelle) et à venir (littérature sérialisée, web documentaires, etc.).
À lire dans notre dossier spécial Lecture plaisir en numérique :
- eBooks, applis et livres audio pour les petits : coups de coeur de Noël
- Une lecture plaisir à la portée de tous grâce au numérique
- Pour que numérique rime avec confort de lecture
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— Gaëlle Noëson