L’app qui transforme vos histoires en théâtre de marionnettes virtuel : My Epic Stories
Vous vous souvenez très certainement de Babel, le Chat qui voulait être roi. Livre numérique interactif, sorti tout droit des studios de l’agence digitale liégeoise Epic. Cette fable pour enfants de 2 à 8 ans sur fond de satire politique avait, lors de sa sortie remporté un franc succès.
Aujourd’hui, les quatre compères d’Epic Agency (Karim Maaloul, Benoît Rondeux, Hugues Lismonde et Morgan Leidgens) franchissent un pas de plus et proposent une application gratuite : My Epic stories.
N’y allons pas par quatre chemins, My Epic Stories est un petit bijou d’innovation numérique à destination des enfants (et des parents). Non seulement les illustrations sont soignées et drôles mais le concept est on ne peut plus dans l’air du temps. L’application est destinée aux enfants qui aiment raconter leurs propres histoires, à ceux qui dessinent tant bien que mal des BD dans les marges de leurs cahiers de calcul. Elle leur offre la possibilité de créer leur propre histoire de A à Z. Sur le même principe que les programmes pour apprendre à coder, My Epic Stories invite les enfants à sélectionner puis à compiler sur un même tableau des personnages, des bulles, des décors, des objets… De plus, ils peuvent non seulement choisir leurs personnages mais également les animer puisqu’il leur est aussi proposé de prêter à leur personnage une attitude ou une action (triste, content, en train de danser, en train de boire…).
Lorsque le premier tableau est achevé, l’enfant l’enregistre, le rideau se ferme, comme dans un théâtre de marionnettes, et on peut passer à la scène suivante.
My Epic Stories from EPIC Agency on Vimeo.
Karim Maaloul, un des concepteurs du projet, voit aussi son application comme un support pour les parents qui inventent leurs propres histoires :
« L’idée de My Epic stories vient du fait qu’on avait envie de créer une application qui allait permettre aux parents de raconter de nouvelles histoires tous les soirs : de recréer une nouvelle histoire, de suivre une ancienne histoire ou de la modifier… avec ou sans les enfants. Si on veut faire une comparaison, je dirais que c’est dans le même esprit qu’un théâtre de marionnettes. L’avantage d’un théâtre de marionnettes était aussi que n’importe quel objet pouvait devenir autre chose… Le loup peut devenir le gentil, le Chaperon rouge peut devenir une méchante sorcière. Notre but est de fournir une librairie de personnages, d’objets, de décors de musiques aux parents et qu’ils puissent placer ça sur une scène pour créer plusieurs saynètes qui constitueront une histoire. «
My Epic Stories, bien que proposé à l’heure actuelle uniquement sur iPad et en anglais, a déjà récolté un franc succès puisque les derniers chiffres faisaient état de 85 000 téléchargements à travers le monde. Ça constitue un très bel encouragement pour une équipe qui développe l’application le soir ou les week-ends, en marge de son « core business » et des demandes pour des sites internet, des applications mobiles ou des bornes interactives.
Par ailleurs, puisque nous sommes à une époque où les ateliers pour enfants de sensibilisation au codage et à la programmation informatique sont très à la mode (par exemple: http://coderdojo-liege.be/), une application comme My Epic Stories trouvera un public déjà conquis par le principe.
« Dans une des versions prototypées sur laquelle on travaille toujours et qui sortira dans les prochains mois, on avait également pensé à des variantes où l’on trouvait les principes de base de la programmation. On pouvait customiser ou paramétrer des événements, par exemple : si l’enfant tape sur un personnage, j’aimerais qu’après 3 secondes, le personnage se mette à sauter et que le dragon se mette à cracher du feu. On pouvait donc programmer ce genre d’événement pour finalement transformer les histoires en récits interactifs. Ainsi, on ne construit plus seulement des histoires mais si on pousse le développement jusqu’au bout, on peut aussi construire des jeux ou des exercices éducatifs. »
Enfin, on soulignera également une petite particularité qui a son importance dans l’époque à laquelle on vit, la diversité culturelle et physique se retrouve dans le souci de créer des personnages qui se réfèrent à différentes cultures ou différents univers. Outre les traditionnels personnages du cosmonaute ou du chevalier, on retrouve aussi des asiatiques, des africains, des blonds, des brunes, des roux,… Il semblerait d’ailleurs que ce soit la phase de test qui ait permis de faire évoluer le projet, notamment les remarques concernant la palette des personnages et leur appartenance ethnique, qui, dans un premier temps, avait été jugée un peu stricte par certains et qui a donc fait l’objet d’une attention toute particulière.
— Vincianne D'Anna