Wooclap, un bon outil pour l’enseignement ?
Wooclap est une application créée à l’initiative de jeunes entrepreneurs belges dans l’optique de favoriser l’interaction d’un conférencier avec son public via un système de questions-réponses en temps réel. Comment fonctionne-t-elle et est-elle adaptable au monde de l’enseignement ? Réponses dans une rencontre avec Sébastien Lebbe, l’un de ses cofondateurs.
Pourriez-vous présenter brièvement votre parcours et ce qui vous a amené à créer Wooclap ?
J’ai suivi des études d’ingénieur civil à l’ULB et, une fois diplômé, j’ai créé Blocus Assistance, une petite start-up qui propose d’aider les étudiants à se préparer aux examens. J’ai ensuite pris part au programme StartLab mis en place par Solvay Entrepreneurs et pour lequel je devais créer le prototype d’une application en trois mois. J’ai choisi de poursuivre dans le domaine de l’enseignement en partant du constat qu’à l’université, un étudiant peut difficilement avertir un professeur lorsqu’il ne comprend pas un point de la matière.
J’ai alors eu l’idée de développer une application qui permettrait de donner ce genre d’informations aux enseignants. Avec mon associé Jonathan Alzetta, nous avons été coachés dans cette aventure par Olivier Verdin, le troisième associé, qui disposait d’expérience dans le domaine de l’entrepreneuriat. C’est ainsi que Wooclap a été développée en octobre 2014, en partenariat avec des professeurs d’université et des dirigeants d’entreprises.
En quoi consiste l’application et que propose-t-elle comme service ?
Wooclap est une solution Web grâce à laquelle un professeur ou un formateur peut mesurer et visualiser la compréhension de ses apprenants en temps réel. Elle permet de rendre ses présentations plus interactives grâce à des QCM, des sondages et des questions ouvertes. Les participants répondent individuellement, de manière anonyme ou non, et l’assemblée peut découvrir les résultats affichés de manière simultanée directement dans la présentation du conférencier. Les apprenants deviennent ainsi des acteurs de leur apprentissage et le formateur peut à tout moment s’assurer de la bonne compréhension de son sujet.
Comment peut-on se procurer et utiliser Wooclap ?
Il ne faut rien télécharger pour utiliser l’application, il suffit de se rendre sur le web. En outre, Wooclap fonctionne sur tous types de dispositifs : les participants peuvent répondre via un smartphone, une tablette ou un ordinateur, et même par sms pour ceux qui ne disposeraient pas de smartphones ! Pour commencer à l’utiliser, il suffit de créer un compte gratuit en ligne. Des licences d’utilisation peuvent être achetées dans le cas d’un usage plus régulier, et permettent d’activer certaines fonctionnalités et/ou d’élargir le nombre de participants.
À quel public s’adresse l’application ? Pourrait-elle également être utilisée par les enseignants du secondaire ?
Lorsque nous avons créé Wooclap, l’idée était d’aider les professeurs universitaires à communiquer avec leurs étudiants. Et nous nous sommes vite aperçus que l’application intéressait également les grandes entreprises ; des groupes comme Deloitte, Belfius et KPMG ont d’ailleurs commencé à l’utiliser.
En Belgique, une école secondaire a adopté pour l’instant Wooclap, et elles sont plusieurs au Canada et aux États-Unis, pour les classes de l’enseignement primaire et secondaire. Nous avons eu de bons retours : l’application est utilisée à la fois en présentiel, en classe, mais aussi à distance. Dans ce dernier cas, l’enseignant envoie à ses élèves un questionnaire auquel ils doivent répondre de retour à la maison. Cette technique permet de rafraîchir une matière dans l’esprit des apprenants ou d’estimer si une leçon a bien été comprise et assimilée.
Sur votre site, vous proposez un plan tarifaire spécial pour l’éducation, en quoi consiste-t-il ?
Il s’agit d’un tarif réduit pour les écoles et les universités qui souhaitent acheter des licences d’utilisation de Wooclap. Le prix est adapté en fonction de plusieurs paramètres, tels que l’utilisation qui en est faite et le nombre de comptes qui sont créés. L’ULB et l’UCL disposent de licences pour l’ensemble de leurs professeurs, par exemple. Dans d’autres centres universitaires à l’étranger, en France notamment, un certain nombre de professeurs ont également accès à l’application.
Avez-vous des projets d’évolution de l’application dans le futur ?
Oui bien sûr. Wooclap est actuellement destinée à des audiences de plusieurs dizaines, voire de plusieurs centaines de personnes. Nous aimerions l’adapter à de plus petits groupes, qui comptent entre 8 et 20 participants. De cette manière, nous travaillons au développement de fonctionnalités de questionnaires utiles, comme l’affichage des résultats et de l’avancement de chaque participant en temps réel.
— Loanna Pazzaglia