Plume, l’application qui propose aux enfants d’écrire pour le plaisir

L’application Plume offre aux enfants âgés de 8 à 11 ans la possibilité de recevoir quotidiennement des histoires qui nécessitent leur apport pour se construire. Ce concept, lancé en début 2018 par Aude Guéneau, professeure de lettres, se place comme médiateur entre l’enfant et une langue dont le maniement est bien souvent perçu comme complexe ou rébarbatif.

L’offre

Plume dispose de plusieurs univers, pour tous les goûts, dans lesquels l’enfant pourra décider de se plonger et de construire sa propre histoire. En effet, « pour faire avancer le récit, il lui faudra écrire ».  Les histoires sont courtes et comportent bien souvent 7 chapitres de 2-3 lignes en moyenne. Le point fort de ce concept réside dans les corrections et l’aide apportées à l’enfant pendant sa rédaction. À chaque chapitre écrit, le texte sera en effet corrigé par des professionnels (professeurs, logopèdes, etc.) qui fourniront conseils et corrections afin de faire progresser le jeune. De plus, l’enfant est valorisé lorsqu’à la fin, il constate qu’il a construit sa propre histoire. Ces récits peuvent ensuite être partagés aisément avec la famille ou des amis. Ce service sur mesure a un prix : 5,9 euros par plume. Une plume permet de débloquer une histoire et de fournir les corrections à l’enfant. Si ce prix peut sembler excessif, il faut insister sur le service sur mesure qui allie corrections personnalisées et accompagnement par des professionnels. L’inscription est donc nécessaire et il est tout à fait possible de rassembler tous ses enfants sur un même compte. Le site propose également un blog où il est possible de lire des articles portant principalement sur la lecture chez les jeunes.

Pourquoi Plume ?

Aude Guéneau, la créatrice de ce projet, estime que le numérique peut être un bon outil pour améliorer la connaissance de la langue : « [l]a présence de plus en plus prégnante du numérique dans nos vies est une opportunité de développer l’acquisition de « bonnes pratiques’’ linguistiques et culturelles ». En effet, « l’outil numérique est un formidable levier d’apprentissage ». C’est en tablant sur la puissance du numérique et après avoir constaté que près de 40 % des élèves au collège ont un niveau en expression trop faible que la professeure de Lettres modernes a lancé l’application. L’objectif est donc avoué : transmettre le goût de l’expression écrite et de la rédaction, dès l’enfance. En plus de fournir à l’enfant des corrections utiles et la satisfaction de l’écriture, ce système permet aussi de renforcer la complicité entre l’enfant et le parent grâce à une rédaction stimulante. Plume nous livre en bonus 10 astuces pour faire aimer l’écriture à son enfant et développer ses capacités en français.

Les effets bénéfiques de cette méthode

La méthode d’apprentissage proposée par Plume permet d’allier une forme d’enseignement de la langue et la rédaction pour le plaisir. Un concept qui semblerait produire des effets bénéfiques…

• Selon Peter Gray, psychologue, ce que l’on apprend librement et avec plaisir est acquis plus profondément. En effet, dans ce cas de figure, l’enfant suit son propre cheminement intellectuel. Un enfant est naturellement curieux, mais, bien souvent, cette soif de connaissance est découragée par un système d’enseignement basé sur l’évaluation. Le fait de revenir à de l’apprentissage volontaire, par plaisir, développe l’appétence pour cette activité qui devient plus efficace.
• L’enfant renforce et construit sa créativité.
• Il améliore ses compétences rédactionnelles, car la pratique de l’écriture permet de le rapprocher de sa langue.
• L’écriture procure un sentiment de plaisir, mais surtout de liberté.

Plume, partant d’un constat alarmant sur la baisse du niveau rédactionnel des jeunes et estimant que le numérique peut avoir sa place dans le débat, propose aux enfants un exercice rarement rencontré dans le milieu scolaire : écrire pour le plaisir. Cette activité, encadrée et sur mesure, donne à l’enfant des clés pour comprendre à la fois sa langue et le pouvoir qu’elle peut exercer. C’est en apprenant à la manier pour lui-même qu’il sera plus tard capable de la valoriser.

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— Jean Cheramy